Etudiante, je m’engage pour une alimentation de qualité qui rémunère des producteurs que je connais.

Claire est étudiante et à la fois elle gère la Ruche du Quai à Angers. Elle t’explique tout d’abord qui elle est, puis sa démarche et pourquoi elle a choisi la Ruche Qui Dit Oui ! Merci Claire pour ton témoignage et bonne chance pour cette aventure ! 🙂 L’équipe de Point Local

Itinéraire d’une jeune fille en recherche de son orientation alimentaire.

Aujourd’hui âgée de 22 ans, je n’ai pas toujours été sensible à la question de mon alimentation. J’ai ce souvenir de moi petite, je devais avoir six ou sept ans. Alors que ma grand-mère me donnait du lait de vache chaud de la ferme au petit déjeuner, je me revois lui avoir demandé du « vrai lait ». J’avais beau avoir des grands-parents exploitants laitiers, pour moi le « vrai lait » était celui qui m’était donné dans une brique, achetée dans un supermarché.

Tomates du Champ des Treuls, le maraîcher de la Ruche du Quai

Grandissant malgré tout avec la culture du « bien manger », je ne regrette pas mon enfance et mon adolescence à dévorer les poulets rôtis, les tomates et les pommes de terre du jardin de famille. Pour autant, les années passant, j’ai accordé plus de temps à préparer mes concours ou à valider mon année qu’à me faire de bons petits plats. Mes 18 ans passés, à peine quitté le Maine-et-Loire pour Paris, je m’enferme dans ma chambre de bonne et me nourris exclusivement de boites de conserve et de snacks en tout genre du Carrefour express d’en bas de chez moi. Bienvenue dans la vie étudiante.

En deuxième année, je m’essaie aux distributions de Sciences Potirons, l’AMAP de mon école. Pour le plus grand bonheur de mon coloc, je rentre et cuisine des potimarrons, poireaux et autres pommes de terre qui viennent directement du producteur. L’horaire du lundi soir ne me convenant pas pour le deuxième semestre, je laisse tomber et retourne chez le carrefour city d’en bas de chez moi. Tentative avortée.

Lors de ma troisième année, je m’envole vers les Etats-Unis, prête à découvrir l’american way of life ! Ce qui est assez incroyable aux USA, c’est qu’il n’y a même pas de fruits et légumes dans les supérettes, et qu’on est obligé de sortir de la ville pour aller trouver des produits frais. Au début flemmarde et ne connaissant pas les bons plans, je me cantonne aux surgelés et aux biscuits du Dollar General à côté de chez moi. 4 kilos plus tard, je prends la décision de me faire ma nourriture tous les midis. Je mange alors mieux, pour moins cher. Je retrouve le goût de la cuisine. Je me fais des salades avec des produits frais et je ne dépense pas 8 à 10 dollars par repas sur le campus, mais plutôt 3 à 4 ! C’est donc paradoxalement (ou non) au pays des hamburgers que je commence à remettre en question l’industrie agroalimentaire.

Lors de ma quatrième année d’études, je commence sérieusement à me pencher sur les questions sociétales et environnementales. Un stage dans une start-up incroyable me donne la possibilité de côtoyer un environnement peuplé de gens qui ont décidé d’avoir un impact positif sur le monde d’aujourd’hui et je me pose beaucoup de questions. Je commence à trainer dans les Biocoops, à regarder l’origine de mes produits, à placer le prix comme un facteur secondaire de décision, malgré un budget d’étudiante plutôt restreint. J’achète moins mais mieux.

On se retrouve le 21 septembre !

Aujourd’hui, bientôt 5 ans après mon bac, je continue à grandir et à former mon opinion au fil de mes rencontres. Je commençais il y a trois mois mon stage à la Ruche qui dit Oui, et j’étais loin de me douter de combien mes missions et ce que j’y apprendrai changerait la consommatrice que je suis aujourd’hui. La Ruche qui dit Oui connecte directement des producteurs locaux à un marché de consommateurs. Les consommateurs ont la possibilité de choisir leurs produits en ligne et de venir les chercher chaque semaine. A l’origine de cet projet se trouve un citoyen ou une association qui cherche à réunir son quartier, son village autour d’une communauté de producteurs des environs. Il crée un marché hebdomadaire là où il n’y en avait pas. Bien sûr, il existe déjà plein de solutions pour manger local : les épiceries spécialisées, les AMAP, les marchés, parfois même une partie de l’offre de la grande distribution. La Ruche est un peu différente et propose à ses membres de commander à l’avance les produits qui les intéressent, ce qui permet aux producteurs de gérer leurs stocks et de limiter le gaspillage.

« Mais pourquoi la vente directe est-elle plus chère ? Sans intermédiaire, ça devrait être carrément plus accessible ! »

Je me disais la même chose avant de me plonger sérieusement dans ces problématiques. J’ai appris que les producteurs en circuits-courts étaient à la fois agriculteurs, commerciaux, livreurs et vendeurs de leurs produits. Il faut donc rémunérer plusieurs métiers pour leur permettre de vivre décemment. Parfois, la commercialisation de leurs produits frais reste compliquée : ils n’ont pas le temps de démarcher de nouveaux clients, pas toutes les cartes en main pour assurer leur communication… C’est le défi que s’est lancé la Ruche : aider les producteurs à atteindre un nouveau canal de distribution. Si je le pouvais, je ferais le tour des fermes environnantes pour acheter mes produits. Seulement, je n’ai pas de voiture et préfère l’idée de pouvoir choisir mes produits et les réunir tous au même endroit : c’est possible avec la Ruche.

La nourriture des poulets Bio de la famille Allusse

 

Certains d’entre vous connaissent seulement la Ruche pour son business model. Nous pouvons en parler en toute transparence. Je travaille depuis 3 mois à réunir tous les producteurs de ma Ruche autour de mon projet. J’ai visité leurs exploitations, j’ai échangé sur les limites et les enjeux de leur métier, j’ai essayé de faire en sorte que leurs attentes rencontrent celles des 95 membres inscrits dans la Ruche du Quai. A partir du 21 septembre, chaque semaine, je tiendrai les stands de distribution des produits de mes producteurs. Je le ferai avec plaisir, convaincue de faire avancer les choses dans le bon sens. Effectivement, je toucherai pour ce travail d’animation et de mobilisation une commission de 8,35%HT sur les ventes. Par ailleurs, je vous invite à vous promener sur le site de la Ruche qui dit Oui, son développement avancé et plus généralement l’animation du réseau des 800 Ruches françaises se rémunèrent également par une commission 8,35%HT. Nous sommes un prestataire. Les producteurs sont au courant de ce système et je vous invite à échanger avec eux sur leur intérêt à travailler avec la Ruche. En avançant ensemble pour le manger local, nous faisons vivre des agriculteurs, des artisans, mais aussi des hommes et des femmes qui s’engagent dans l’entrepreneuriat social pour changer les modes de consommation de demain.

Alors si vous aussi vous cherchez encore la voie qui vous mènera au manger mieux et juste, rejoignez-nous à la Ruche du Quai tiendra tous les jeudi de 17h à 18h30 dans le Bar du Quai. Vous aurez jusqu’au mardi pour commander les produits de votre choix sur la plateforme, ici : https://laruchequiditoui.fr/fr/assemblies/10664

Le staff du Bar du Quai, prêt à vous accueillir tous les jeudi soir !

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